Solo dans le Morvan : rando-bivouac à Crottefou

C’est une première pour moi : partir randonner en solo, avec bivouac, loin de la petite famille restée à la maison. Une envie de solitude, de calme, de nature, de me retrouver avec moi-même — mais aussi une envie de tester ce que ça fait de planter la tente sans personne autour, sans appui, sans distraction.
Prologue : la rando qui commence deux fois
Il est 17h quand je démarre enfin la rando. Tard, je sais, mais bon, pas trop eu le choix. Objectif : marcher 1h30-2h pour m’éloigner un peu, entamer la randonnée et trouver un coin tranquille pour bivouaquer.
Mais au bout de 20 minutes, un doute s’immisce : est-ce que j’ai bien fermé la voiture ? Tu sais, ce petit doute parasite qui commence gentiment, puis devient obsédant. Bref, demi-tour, retour à la voiture, porte mal fermée… évidemment. Voilà 40 minutes de perdues dès le départ. Super.
Je repars, cette fois c’est la bonne, mais avec une pression en tête : il va falloir trouver un spot avant la nuit, et ça ne me laisse pas beaucoup de marge.
Seul avec soi-même (et un peu de D+)
Marcher seul, c’est à la fois difficile et en même temps plus repostant. Pas de pause imprévue, pas de rythme à négocier ou adapter. Juste mes pas, mon souffle, et ce terrain morvandiau buccolique qui me propose de jolis chemins qui montent et qui descendent. C’est exigeant mais fluide : je choisis mes arrêts, je prends le temps de filmer quand ça me plaît, je trace quand le sentier le permet.
Et puis il y a ce silence. Pas celui du vide, mais celui qui laisse place à ce qu’on n’a pas l’habitude d’écouter : ses pensées, ses doutes, ses envies, sa fatigue. Être seul, c’est aussi ça : se supporter ! Avoir quelqu'un avec soit, c'est rassurant. Un faux sentiment de sécurité d'abord (il peut appeler les secours, je serais pas embeté la nuit), puis on peut se perdre, mais à deux (ou plus), ce qui fait qu'on n'est jamais perdu. Bref, à plusieurs, on a l'mpression de "plus" pouvoir faire face à l'imprévu.
Trouver son coin
La lumière baisse. Après quelques hésitations et faux espoirs (on m'a demandé de bouger d'un champs), je finis par repérer un petit promontoire avec une vue dégagée sur la vallée. Pas parfait, un peu de vent, mais c’est beau, et surtout… c’est maintenant ou jamais.
Montage de tente, petit repas, quelques images capturées. La nuit tombe vite, le vent se lève. J’aurais dû m’y attendre, mais ça souffle vraiment fort. Nuit agitée donc, bercée par les claquements de toile et les bourrasques. Mais je suis là, je tiens bon, et je ne regrette rien à part les bouchons d'oreille ... tant pis, je prends mes écouteurs et une petite playlist lo-fi.
Le grand bleu
Le réveil est brumeux, plein de nuages, quelques gouttes, mais ça va se dégager. Je range mes affaires sous un ciel chargé, puis soudain : percée de lumière, ciel bleu franc, et ce soleil qui réchauffe tout. Ces moments-là sont des cadeaux. La récompense des nuits difficiles.
Je continue la rando jusqu'au lac… sauf que, mauvaise surprise : le barrage est fermé pour travaux. Obligé de contourner. Et pas juste un petit détour hein, un bon gros détour bien costaud si je dois passer par la route, et à priori pas de sentiers non plus ... Je m’adapte, je sors l’IGN, j’improvise.
Sauf que… j’avais pas assez zoomé. Le "chemin" censé relier deux portions n’existe pas. En fait, il s’arrête net, devant la rivière "La Cure". Et là, pas de pont. Que faire ? Demi-tour ? Non. Option accrobranche. Je trouve un passage au-dessus de la rivière avec quelques troncs d’arbres : acrobaties, contorsions, mais ça passe, et les pieds sont restés secs.
Une parenthèse
11h30, je regagne la voiture, randonnée finie, et ça m'a fait un bien fou. Au final je me suis absenté moins de 24h, trajets inclus. Je referais certainement ce format à l'occasion.
Paradoxalement, je râle beaucoup dans la vidéo quand quelque chose ne se passe pas comme prévu (je râle tout le temps en vrai), mais c'est en vrai ce que j'adore (l'imprévu, pas râler. Quoi que ...).